Bloc-notes
Sur le net...
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Bonjour Michel
Juste quelques lignes jetées sur le papier , c'est juste une reflexion , que je tenais à te faire partager.
Ce que nous avons vécu , les amis que nous avons connu , ne méritaient pas , l'image que l'on voulait leur imposer.
Amicalement
André
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Chers Amis et anciens d' A F N
Je suis comme vous tous, je regarde les émissions d'actualité et les débats qui en découlent. Lorsque je vois et j'entends un philosophe déclarer que le guerre d' Algérie '' était un crime de guerre '' je suis effaré . Ils ne peuvent s'empêcher de confondre 1° La conquête de l'Algérie avec ses excès , mais l'on remonte là au dix neuf -ème siècle 2 ° et la guerre d'Algérie considérée des décennies comme '' maintien de l'ordre '' ce qui était le cas. Je tiens à rappeler , que cela était considéré comme un devoir et vouloir y échapper , faisait de vous un déserteur.
L'image déplorable qui est donnée de nous , appelés du contingent , des garçons de vingt ans , qui ne connaissaient rien . Ils entraient dans la vie sans en connaître rien.
Aussi , j'ai jeté sur le papier quelques lignes de pensées , de souvenirs de ce que nous avons vécu , ce qui était à chacun , notre lot quotidien.
Si vous pensez quelles peuvent intéresser certains de vos amis , qui comme nous se trouvaient dans le bain .Alors faites les suivre
Avec mes cordiales et amicales salutations
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Hommage à nos camarades disparus
Ils étaient jeunes et insouciants Ils aimaient vivre, ils aimaient rire Ils faisaient comme nous, des projets d’avenir Le temps ne comptait pas, rien ne pouvait prédire Que peu de temps après, ils s’en iraient courir Dans les djebels lointains, qu’ils partiraient souffrir Ils savaient encore moins, s’ils allaient revenir Ni vivants, ni entiers, ce qu’on ne peut prédire Mais le plus dur encore, était leur devenir Dès le retour au foyer, il ne fallait rien dire Leur vécu, les angoisses, c’étaient des souvenirs Ils étaient envoyés pour servir Ils avaient vingt ans et ils devaient partir C’était le lot de tous, il ne fallait rien dire Près de vingt-huit mille, n’allaient pas revenir Ils traversèrent la vie, sans parler, sans rien dire Alors avec le temps, ils se mirent à écrire Il fallait remonter le fil des souvenirs Il fallait les confondre, il fallait réfléchir Chacun de nous disait, que vais-je pouvoir écrire Puis beaucoup d’entre nous Sans le savoir encore, Sans même se prévenir Nous nous sommes recherchés, puis nous sommes retrouvés Nous avons échangé des photos du passé Pas si lointain pourtant, le temps de nos vingt ans Un temps de résilience, puis un temps de patience Un temps de réflexion, puis de compréhension Je sais que les belles âmes voulaient nous condamner Mais eux avaient choisi de ne pas y aller C’est plus tard plus tard, bien plus tard que nous avons compris Nous n’avions connaissance de ce qui se passait Nous étions pour beaucoup, simplement des appelés Pour d’autres nos ainés, ils étaient rappelés C’était encore plus dur, beaucoup étaient mariés Personne n’avait choisi, ce qui nous attendait. Les combats dans lesquels nous nous sommes retrouvés Nous les avons subis, mais jamais recherchés Aujourd’hui que l’aiguille du temps, n’a cessé de tourner, Ils se sont mariés et ont eu des enfants, puis des petits enfants Beaucoup ont disparu, en gardant en eux même Le souvenir blessant des propos peu amènes Que l’on portait sur eux, autant qu’ils se souviennent Je tenais aujourd’hui à leur dire simplement Qu’ils n’ont pas à rougir du travail qu’ils ont fait Certains ont enseigné, tous ont participé, beaucoup ont réparé Ce qui la nuit passée venait d’être détruit Et puis d’autres soignaient, les enfants, les adultes Pendant que les autres, réparaient les ponts ou réparaient les routes C’est la vie d’un appelé ici que je vous conte, que nous avons vécu Puis avons partagé, ce vécu quotidien, qui fut aussi le nôtre. Les images médiatiques, qui pouvaient circuler Ne pouvaient révéler cette vie quotidienne de la vie d’un appelé C’est aussi pour cela, qu’aujourd’hui je tenais A rappeler sobrement la vie qui fut la nôtre, qui fut aussi la vôtre Pour la simple raison de ne pas oublier
André DEBRUYNE
Pour ceux qui ont aimé cet homme et son franc-parler ???????
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60 Ans déjà. Certains ont dû le lire mais n'ont pas dû comprendre le sens du message
On a dit : "Les paroles s'envolent, les écrits restent."
Eh bien, justement, ces phrases écrites par Monsieur Pierre Jean Vaillard, en 1958, on devrait de temps en temps les relire... à l'assemblée !
Pardon petit fellagha...(écrit en 1958 par Pierre Jean VAILLARD)
Il y avait, à l'époque, des gens qui avaient de l'esprit
En 1958 déjà la repentance... pour les crimes contre l'humanité
(écrit en 1958 par Pierre Jean VAILLARD)
Quel talent !
Et, petit Fellagha, c’est à toi que je pense
En voyant ta rancune à l’égard de la France.
J’ai beaucoup réfléchi et ma méditation
Me décide à venir te demander pardon….
Oui, pardon, Fellagha, pardon pour mon grand père
Qui vint tracer des routes et labourer la terre.
Il est venu chez toi, il a tout chamboulé.
Où poussaient des cailloux, il a planté du blé.
En mettant après ça, Ô comble de l’ignoble,
Où poussaient des cailloux, il a fait un vignoble.
Pardon, cher petit Fellagha,
Oh, pardon de tous ces dégâts.
Et mon affreux grand-père (il faut qu’on le confesse)
N’était bien sûr, pas seul à être de son espèce.
Ces autres scélérats ont bâti des cités
Ils ont installé l’eau et l’électricité
Et tu n’en voulais pas, c’est la claire évidence
Puisque on sait que avant que n’arrive la France
Tu n’avais en dehors de la Casbah d’Alger
Que la tente ou bien le gourbi pour te loger.
Et pour ton éclairage, tu n’avais que de l’’huile.
Alors nos maisons, bien sûr, c’était la tuile.
De l’électricité, là encore soyons francs,
Tu ne demandais pas qu’on te mette au courant
Tu t’es habitué à ces choses infâmes,
Mais c’est à regret et la mort dans l’âme …
Stoïquement d’ailleurs, tu supportes ces malheurs,
Avec force courage et tant de belle humeur.
Donc tu as engraissé, mais de mauvaise graisse.
Car tu prenais le car (une invention traîtresse)
C’est ce même car que, pris d’un délire divin,
Tu devais, un beau jour, pousser dans le ravin.
Je comprends ta rancœur, je comprends ta colère,
Tu n’es pas au niveau des arabes du Caire.
Tu glandes et tu vis mieux qu’un fellah égyptien.
A quoi Nasser … Nasser à rien.
Nous avons massacré tes lions et panthères.
Nous avons asséché tes marais millénaires.
Les moustiques sont morts … Les poux … De Profundis.
Nous avons tout tué, jusqu’à la syphilis.
Ah pardon Fellagha pour tous ces carnages.
Nous avons fait tout ça, c’est bougrement dommage.
Bien pardon Fellagha, de t’avoir mieux nourri,
De t’avoir vacciné pour le béribéri
Et d’avoir à tes pieds nus mis (oh maladresse)
Des souliers ….Pour nous botter les fesses
A la lecture de cet article paru dans le journal de la Fédération des amputés de guerre de France, je me suis brusquement senti replongé dans mes souvenirs d’Algérie.
Ce genre d’établissement n’existait pas à ma connaissance au sein de mon Régiment le 94ème RI. Mais, nous nous rendions en convoi souvent en fin de journée chez les légionnaires à Arris, pour certaines opérations qui devaient se dérouler dans ce secteur.
Dans l’attente de la tombée du jour pour nous mettre en marche avec eux en colonnes en direction des djebels, avec mes camarades d’infortune, nous flânions dans leur poste pour tuer le temps.
Un jour, intrigués par un regroupement de légionnaires à l’entrée d’une guitoune, nous nous sommes approchés pour voir de quoi il s’agissait. Surpris, nous nous sommes rapidement rendu-compte, que nous nous trouvions face à un BMC (bordel militaire de campagne). Cet endroit était curieux à voir ! Les Légionnaires en file indienne se présentaient à l’entrée devant un gradé assis à une petite table, qui semblait pointer leur matricule sur une liste avant de leur donner l’autorisation d’aller se remonter le moral avant le départ.
Une autre fois, en rentrant d’opération dans le courant d’une matinée, ayant eu l’autorisation d’aller chercher des bibines au foyer des légionnaires, tout en les dégustant dans l’attente de reprendre place dans nos bahuts pour rentrer à notre poste de El Hadjadj, nos regards se tournèrent à nouveau en direction de leur BMC.
Ce jour-là ces femmes, en grande majorité des Maghrébines, s’afféraient à faire leur lessive, elles étalaient leurs robes sur des cordes installées à l’intérieur de leur enclos. Elles paraissaient peu souriante, et semblaient être résignées à leur situation. Cela nous faisait bizarre de les voir dans leur enclos, comme prisonnières à l’intérieur de ce camp, mais l’insouciance de notre jeunesse, le sort de ces femmes ne nous interpelait pas. Les honneurs étaient réservés aux militaires, et nous ne nous posions pas de question.
Heureusement, qu’il y a des hommes d’exception comme le Docteur Grauwin dont le récit sur ces femmes de l’ombre, bien souvent méritantes, rend honneur.
Ce témoignage sur la vie de ces femmes force le respect en secouant nos consciences.
"les Français d'Algérie"
Aujourd'hui, ces Français originaires de nos départements d'Algérie sont totalement intégrés à la population métropolitaine. Certains y ont trouvé le chemin de la gloire, soit dans les milieux artistiques, et dans bien d'autres domaines où ils purent faire valoir leurs compétences.
Malgré tout, pour beaucoup, les souvenirs heureux d'une partie de leur vie sur leur terre natale : souvenirs familiaux, amicaux avec la population maghrébine, ainsi qu'avec certains d'entre nous, les rendent bien souvent mélancoliques. Ils ne peuvent s'empêcher de penser à cette Algérie française, où leurs familles au long des décennies avaient contribué à développer et à rendre prospère.
Inlassablement les images de ce beau pays leur reviennent à l'esprit.
Quelques souvenirs et récits familiaux seraient les bienvenus. Merci
Polémique...
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Le 19 mars 1962, fin des combats en Algérie, à cette date la guerre prend officiellement fin. Les accords d’Evian, document paraphé par le gouvernement français et le GPRA, proclame le cessez-le-feu pour le 19 mars 1962 à midi heure locale. Ce n’est ni une armistice, ni une capitulation, mais un arrêt officiel des combats.
Pour près de trois millions d’appelés et de rappelés, ce jour fut le plus beau de leur jeunesse. C’est le cœur battant rempli d’émotion qu’ils apprenaient la nouvelle. Ce jour là est resté gravé dans leur mémoire, même pour ceux qui étaient rentrés en France, à l'écoute des informations en provenance d'Algérie, ils gardaient toujours une pensée pour leurs camarades encore sur le terrain dans cette galère.
Aujourd’hui, 50 ans après, comment peut on polémiquer sur cette date historique concernant sa commémoration.
La France a toujours aimé par tradition bien encrée, commémorer la fin des conflits aux dates officielles d’anniversaire. Pourquoi avoir créé, en rupture avec nos traditions, une commémoration fantaisiste le 5 décembre qui ne se rattache à aucun événement ?
Certes, il y a eu après le 19 mars 1962, des évènements honteux, qui ne sont plus des actes de guerre, mais d’ignobles crimes (q’ils soient français ou Algérien). Le non respect de la fin des combats reste à déplorer. Hélas, dans toutes les guerres, on le constate encore de nos jours, il y a des débordements, des règlements de comptes incontrôlés.
Ce cessez-le-feu a marqué une grande partie de notre génération. Il n’y a pas eu que les appelés qui vivaient des moments pénibles dans les djebels, mais toutes les familles qui avaient un fils, un frère, un mari, un fiancé en Algérie,vivaient également de grand moments d’angoisse. Malheureusement aussi, les nombreuses familles dont on a rapatrié leur fils mort pour la France, (mais sourtout, mort pour avoir défendu des intérêts qui n'étaient pas les leurs).
Bien évidemment, il y a encore de nos jours une petite minorité de nostalgiques qui regrettent l'Algérie française, dont une grande majorié d’entre-deux n'ont pas participé aux combats et ont peine à comprendre notre attachement à cette date. Ont-ils le droit de refuser le 19 mars, pour commémorer la fin de cette guerre ?
Avec le recul du temps, il semble évident que l’idée de l’époque de vouloir garder et administrer l’Algérie de l’autre côté de la méditerranée, dont le territoire représente 5 fois la superficie de la France était utopique. L’Etat Français aujourd'hui a déjà beaucoup de difficultés à gérer les nombreux problèmes qui incombent à notre hexagone.
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Finalement, le Général de Gaulle, après avoir étudié toutes les possibilités pour sortir de cette guerre que le peuple français désapprouvait dans sa majorité, a pris la décision…
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Les photos suivantes ont été prises le 19 mars 1962 par un appelé du 4ème RCA Bernard Pierpaoli, envoyé avec un détachement sous les ordres du sergent-chef Lhommé au Bec de canard à la frontière Tunisienne pour y rencontrer les chefs du FLN avec leur armée, et y contrôler le respect du cessez-le-feu. Ils y ont rencontré les futurs présidents de la République Algérienne : Houri Boumédiène et Chadli Bendjedid
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Fin Mars 1961, le demi Escadron que je commandais a fait mouvement de BARIKA vers SOUK AHRAS pour relever le 8ème Spahis qui au cours d'une opération dans la Zone Interdite comprise entre la Frontière et le Barrage, venait de perdre son Colonel
ainsi que son Etat Major plus 18 Spahis .
Le 4ème RCA regroupé s'est vu attribuer la surveillance du Barrage sur une vingtaine de Km au Nord de Souk Ahras face au fameux BEC de CANARD.
J'y suis resté très peu de temps car après une permission de convalescence en France, le 1er Juin 1961 j'ai été affecté au CIABCA (Lido Alger) en tant qu'officier instructeur d'un Peloton EOR.
Mon remplaçant au 4ème RCA était le MDL Chef LHOMME.... C'est lui (et “mes hommes”) qui le 18 Mars 1962 est allé rencontrer les Chefs Fell pour mettre en place les conditions du Cesser le Feu conclues lors des Accords d'Evian.. Les chefs FLN étaient Boumedienne et Chadli en personnes!!!
Le Chef Lhommé a eu la gentillesse de m'envoyer un compte rendu détaillé de l'entrevue...
“Mes hommes” de leur côté m'ont fait parvenir des photos historiques uniques...
Un ancien éclaireur de pointe du commando qui était à quelques mètres du Capitaine Lamarle quand il
fut tué au Sud du Poste de Aïn Zana m'envoie régulièrement des écrits très émouvants.
En 1962 le general COT était capitaine à AIN ZANA... et est resté très proche des hommes qu'il commandait.
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Philippe Dumoulin