Un Gars du Génie              Vidalenc Jean                          Classe 57/2B 

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C’est par un pur hasard que j'ai découvert le site de Michel Bousignière, j’ai vite compris que nous avions passé une partie de nos 20 ans à fouler les mêmes monts des Aurès et éprouvé les mêmes angoisses dans ces paysages majestueux. Voici en quelles que lignes ce parcours qui marqua mon exitance à tout jamais.                                                                                                          Quatre mois de classe au 4e Génie de Grenoble durant les quel nous avons appris le maniement des explosifs et des différentes mines. Nous nous sommes rendus utiles en édifiant deux ponts Bélay à fin de désenclaver un petit village isolé par un torrent en furie dans la vallée du Queyras. 

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                                              Puis ce fut le départ pour l’Algérie, direction le sud de la frontière algéro-tunisienne pour participer à confection de la ligne Morice, d’El-Ma-El-Abiod à Bir-El-Ater. D’avril 58 à janvier 59, nous avons déroulé ce piège mortel en vivant en vrai nomade, mais en bonne camaraderie. Les gens du FLN qui tentaient le passage de nuit pour rejoindre ceux de l’intérieur nous obligeaient à intervenir pour réparer et mettre en état le réseau le plus rapidement possible, mais nous n’avons jamais eu de sérieux contact avec eux. Le plus stressant était la confection des champs de mines.

                                                                        En février nous avons quitté la frontière pour les Aurès. De février à mai se fut la construction de piste dans le secteur de Bouzina, déminage de la voie ferrée dans la région d’El-Kantara, protection du pipe-line pétrolier entre El-Outaya et Biskra.

 

             Début mai grand bouleversement pour moi, je suis affecté à la toute nouvelle Section Armes Spéciales de la 71e Compagnie du Génie de Zone, dernière trouvaille du général Challe. En alerte permanente, notre rôle consistait à intervenir le plus rapidement possible, souvent héliporté pour neutraliser les occupants des grottes et caches qui pullulent dans les Aurès. Notre secteur d’intervention s’étendait d’ouest à l’est de Barika à Taberga et du nord au sud de Batna à Tolga au sud de Biskra. Il faut un certain grain d’abnégation pour pénétrer dans ces repaires souterrains leurs occupants n’ayant nullement l’intention de s’en faire déloger. Durant dix longs mois, nous allons connaître les horreurs de la guerre subversive, la peur et côtoyé parfois la mort. Le 28 février 1960 au matin j’apprenais ma libération juste au moment ou nous allions être héliportés vers une destination inconnue.

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                                                 Nous nous sommes battus contre des hommes courageux et déterminés, attachés à leur terre, à leur mode de vie et à leur croyance. En rentrant chez moi, je ne peux m’empêcher de penser aux horreurs de cette guerre dont je n’ai jamais fait allusion dans mes rares lettres. J’ai l’impression d’avoir eu beaucoup de chance de m’être sorti a peut prêt en bon état de ce bourbier algérien qui ne peut se terminer que dans le cahot. 

 

                                                                                    A présent je me rends dans les collèges de ma ville pour expliquer aux jeunes générations ce que fut pour nous cette sale guerre dans laquelle nous fûmes impliqués bien malgrés nous.